Docteur Bagot :
« Le premier acteur du burn-out, c’est la personne qui souffre de cette pathologie. »
« Le burn out c’est une question de personnalité et de contexte. Ce sont très souvent des enthousiastes. Qui souvent ont des traits perfectionnistes. Ils restent dans un modèle de l’étudiant, du bon élève. C’est-à-dire « plus tu travailles, plus tu feras plaisir à tes enseignants et à tes proches. »
« Les personnes en burn out ne mettent pas de limite. Ils ont du mal à dire non. »
« Le burn out touche également les salariés de plus de 50 ans qui ont du mal à appréhender les nouvelles technologies et la digitalisation du travail. Il y a quelques années, lorsque vous preniez du travail chez vous le soir, à un moment donné, vous aviez épuisé les informations papiers nécessaires à la poursuite de votre activité. Avec internet, il n’y a plus de limite pour accéder à l’information. »
« La personnalité à risque se retrouve dans un contexte spécifique qui va favoriser le développement du burn out. »
« Une politique managériale ambiguë qui provoque une surcharge de travail pour les collaborateurs. Celui-ci ne fixe pas de limite mais le manager non plus. »
« Petit à petit le collaborateur accumule du stress et une fatigue qui entraîne des troubles du sommeil, des difficultés de concentration, des troubles de mémoire. Le salarié ne se reconnaît plus. On parle de dépersonnalisation. On observe un repli, une distanciation. La situation s’aggrave petit à petit. »
« La meilleure chance de s’extraire d’un burn-out est d’en parler à sa hiérarchie. Signaler qu’on est débordé et que la direction doit alléger la charge de travail. »
« Malheureusement, fréquemment, le salarié ne le fait pas car il a honte et il peut craindre, parfois à juste titre, que sa hiérarchie ne soit pas prête à entendre ses doléances. »
« Cet état a bien évidemment des répercussions dans sa sphère privée. Le salarié va dans un premier temps consulter son médecin traitant pour chercher de l’aide. La difficulté pour les médecins, c’est que la plupart du temps, les patients en burn out ne veulent pas d’arrêt de travail. Les patients acceptent d’être en arrêt quand le syndrome du burn out est très installé et qu’ils n’ont plus le choix car ils sont littéralement consumés moralement et physiquement.
Quand le patient est à un stade avancé du burn out, la seule façon de le protéger est de l’arrêter et de le mettre à distance de la source de sa maladie. C’est au bout de plusieurs semaines voire de plusieurs mois que le personne retrouve petit à petit son énergie. Suite à quoi on peut envisager une réintégration dans l’entreprise.
Il faut travailler durant ces mois de convalescence pour déconstruire le schéma qui a provoqué le burn out. Si le collaborateur n’a pas compris ce qui s’est passé, il va reproduire le même schéma et nécessairement rechuter. »