La différence entre un état dépressif et un épuisement professionnel ou burn-out est essentiellement contextuelle. Dans les 2 cas on trouve des patients découragés et tristes, fatigués émotionnellement, en retrait, luttant avec des troubles de mémoire et de concentration, dormant mal, présentant une perte ou une prise de poids etc… Dans le cas de burn-out, le salarié s’est impliqué de façon excessive, c’est un forçat du travail qui a beaucoup de mal à accepter son état.
Si un salarié souffrant d’un état dépressif léger peut être maintenu au travail éventuellement avec un traitement, le salarié en burn-out va continuer à s’épuiser et nécessite rapidement une mise à distance, souvent un arrêt de travail qu’il a bien du mal à accepter. Quand son état l’y contraint, il ressent culpabilité et un « état de manque » comme le drogué loin de sa substance. Pour le dépressif en arrêt le soulagement est plus rapidement perceptible.
Dans le burn-out comme dans la dépression les rechutes sont fréquentes mais dans des circonstances bien différentes. Le salarié en burn-out ne tire pas les enseignements de son premier épisode et continue dans l’hyper-implication.
Ce ne sera qu’au bout de plusieurs épisodes qu’il sera capable de se repositionner dans le monde professionnel. Il comprend mal l’intérêt d’une psychothérapie qui pourrait pourtant l’aider à remettre en cause ses schémas comportementaux de sur-implication. Dans les cas d’épisodes dépressifs, le suivi est accepté un peu plus aisément ainsi que la nécessité d’une prise en charge psychothérapique.
La demande initiale de consultation d’un patient en burn-out est souvent caricaturale : il exige d’emblée la tranche horaire la plus tardive (pas avant 20h !), voire le samedi. Son taux d’absentéisme aux consultations est record : il a beaucoup de raisons de ne pas partir à temps du travail…