On consulte un psychiatre car on est fou. Faux
On contacte un psychiatre d’abord car on souffre psychologiquement et qu’on veut se sentir mieux. Les « troubles mentaux » répertoriés commencent avec des problèmes aussi fréquents que l’insomnie ! A l’inverse certains « fous » (dans le sens populaire) ne consulteront jamais ou alors sous contrainte : par exemple une personne paranoïaque délirante avec un syndrome de persécution. Si ces personnes créent des dangers pour eux-mêmes et surtout pour autrui, elles peuvent être hospitalisés contre leur gré et sont soignés aussi dans un service de psychiatrie : c’est une psychiatrie très différente du spécialiste qui travaille habituellement en libéral.
Un psychiatre ne traite que par médicaments. Faux
La psychiatrie est une spécialité médicale : c’est-à-dire qu’un psychiatre a fait le cursus de médecine générale (7 ans) et ensuite 4 ans de spécialité. Il est donc capable de diagnostiquer le problème qui amène un patient à consulter et ensuite à proposer des mesures thérapeutiques. Parmi celles-ci, il peut être utile d’utiliser des traitements médicamenteux. Mais la grande majorité des psychiatres sont aussi psychothérapeutes et peuvent proposer une psychothérapie.
Un psychiatre est toujours aussi psychothérapeute. Faux
La psychothérapie est un abord qui ne fait habituellement pas partie du cursus universitaire médical et psychiatrique. Un psychiatre devra donc l’étudier dans des instituts spécialisés et il n’y a aucune obligation. Si en France les psychiatres se sont fait attribuer de façon quasi-systématique le titre de psychothérapeute, cela ne veut pas dire qu’ils soient formés à la psychothérapie !
Un psychiatre n’est pas un psychologue. Vrai
Les psychologues ont un cursus d’étude non médical à l’université. S’ils n’ont pas les connaissances médicales des psychiatres (entre autres sur les médicaments), ils ont des connaissances que n’ont pas ces derniers. C’est par exemple un psychologue qu’il faut consulter si vous voulez passer des tests de personnalité.
Un psychiatre sera un meilleur psychothérapeute qu’un psychologue. Faux
Les formations de psychothérapeutes sont les mêmes pour un psychiatre ou un psychologue. Donc un psychologue peut être un meilleur psychothérapeute qu’un psychiatre ou l’inverse.
Un psychiatre est plus fou que ses patients. Faux !
Un psychiatre n’est pas un surhomme ! Il aura eu des épreuves personnelles qui lui feront mieux comprendre la situation de ses patients : et s’il les a dépassées il n’en sera que mieux armé pour les aider ! N’oublions pas le succès des groupes de type « Alcooliques anonymes » etc… dans lesquels ce sont d’anciens malades qui aident des personnes en souffrance…
En France, un psychiatre est remboursé par la Sécurité Sociale. Vrai
Le système français de soins permet le remboursement des consultations médicales, entre autres les consultations psychiatriques. Toutefois le taux de remboursement peut varier selon le médecin (secteur de convention) et l’assurance complémentaire. Les psychothérapies ne sont habituellement pas remboursées mais il y a une tolérance pour que des séances de psychothérapies soient au moins partiellement remboursées si le psychothérapeute est psychiatre. Dans tous les cas le taux de remboursement est dépendant de l’assurance complémentaire ou de la mutuelle que vous avez souscrite, et le psychiatre ne peut pas connaître votre contrat !
Les psychiatres traiteront un patient de la même façon. Faux
Dans le domaine de la psychiatrie plus que dans les autres spécialités médicales peut-être, il y a une diversité dans les approches. Certains psychiatres seront plus ou moins prompts à proposer des médicaments ; et ils proposeront plus un type de prise en charge psychothérapique qu’une autre. Cela dépend de l’expérience de chaque psychiatre, de ses formations et de ses croyances ! Il y a toutefois des tentatives de consensus internationaux pour traiter, par exemple, une dépression ou un trouble anxieux. Dans tous les cas il est important de se renseigner sur le type de prise en charge psychiatrique ou psychothérapique que vous souhaitez. Normalement un psychiatre a un devoir déontologique de vous informer sur les principales options thérapeutiques.
Un psychiatre est tenu par le secret médical. Vrai
Comme tout médecin le secret médical doit être respecté par le psychiatre. Ce devoir de secret médical concerne bien sûr les proches,(qui semblent parfois l’oublier), l’employeur etc…
La psychiatrie a beaucoup évolué ces 50 dernières années. Vrai
Depuis un demi-siècle le psychiatre est devenu de moins en moins un « aliéniste ». Si les psychiatres prennent en charge des pathologies assez lourdes, comme la schizophrénie, elle s’est aussi rapprochée des gens « normaux » en essayant d’aider les personnes souffrant de troubles anxieux, de burnout, de dépressions… Les traitements médicamenteux sortis ces dernières années ont des effets secondaires minimes qui les rendent supportables dans la vie de tous les jours. Des abords psychothérapiques plus courts ont vu le jour. Il reste néanmoins des progrès à faire, par exemple dans le domaine des dépendances !
Dans nos sociétés le psychiatre a remplacé le curé. Faux
Un psychiatre est là pour soigner en respectant les croyances de ses patients. Il n’a pas à intervenir dans le religieux ou le spirituel. Il n’a pas à juger ou à pardonner une personne selon un système de croyance religieux ou spirituel. Certains psychiatres, dont je suis, considèrent qu’une recherche religieuse ou spirituelle peut contribuer à renforcer la santé psychologique. Toutefois ce qui se passe dans le bureau d’un psychiatre n’a rien à voir avec ce qui se passe dans un confessionnel !